L'HISTOIRE DE MONTBLANC EN QUELQUES DATES

Montblanc n'est pas un de ces villages comme Domrémy ou Colombey-les-deux-églises qui ont marqué l'histoire de notre pays.
C'est un village du Languedoc méditerranéen, et la géographie est ici importante pour expliquer l'histoire.
Languedoc méditerranéen signifie d'abord plaine longeant la mer Méditerranée avec ce que peut comporter ce voisinage en avantages (commerce facilité, ouverture vers d'autres cultures ou civilisations) ou en épisodes dramatiques (razzias, invasions...).
Languedoc méditerranéen signifie aussi région située entre les premiers contreforts du Massif central et les étangs, zone de passage d'Est en Ouest, du Nord au Sud ou vice versa. Passages belliqueux et migrations pacifiques alternent tout au long de l'histoire jusqu'à ces autoroutes qui aujourd'hui nous mettent en relation avec l'Europe entière.
Montblanc est donc un village du Languedoc. C'est dans son patrimoine qu'est inscrite cette histoire de la province du Languedoc qui jalonne les grandes dates de l'histoire du village.

Cinquième siècle avant Jésus-Christ : Les oppida et le commerce avec les grecs

Les ibères occupent le territoire de Montblanc au cinquième siècle avant notre ère. Ils font du commerce avec le comptoir grec d'Agathé (Agde), achètent et vendent aux phocéens ou rhodiens les produits agricoles ou artisanaux qui s'exportent par cabotage le long des côtes jusqu'à Marseille vers la Grande Grèce. Ces ibères sont des tribus sédentaires vivant sur des coteaux élevés qu'ils fortifient sommairement, ce sont les oppida. Montblanc, sur sa hauteur, ressemble à un oppidum dominant la plaine environnante avec, à ses pieds, une rivière assurant l'approvisionnement en eau.

Du quatrième au deuxième siècle avant Jésus-Christ, les Gaulois et la romanisatio

Pendant cette période, les Gaulois venus du Nord s'installent autour du golfe du Lion. Ce sont les tribus des Volques qui se coulent dans la population autochtone. Ils voient passer les armées carthaginoises d'Hamilcar, d'Hannibal puis les légions de Scipion sur la voie héracléenne (ancêtre de la voie domitienne) menant de la péninsule ibérique vers le Rhône, vers les Alpes, vers ce qui devient L'Urbs c'est-à-dire Rome.

Peu à peu, la puissance de la République romaine supplante les phocéens. Domitius Ahenobarbus fonde Narbonne en - 118 et fait construire une route, la via domitia, qui passe à 2 km de Montblanc, voie qui relie directement la péninsule ibérique à Rome. La romanisation s'accélère et la Pax Romana va durer quelques siècles. Sur notre commune, deux ponts datent de cette époque et prouvent l'ingéniosité des Romains, l'un sur le Cami des roumious qui enjambe le ruisseau de Laval, l'autre à l'est du ruisseau de Saint-Michel où deux arches sont encore visibles.

Premier siècle de notre ère : La « Pax romana »

Les fouilles archéologiques menées en septembre 2011 autour de l'église de Montblanc ont permis de découvrir, à une profondeur d'un mètre, des ruines et des tegulae, tuiles plates datant du Haut-Empire c'est-à-dire du premier siècle. Dans les premières années de notre ère, une construction importante se trouvait sur l'emplacement actuel de l'église et du château-vieux.  Etait-ce une villa c'est-à-dire un domaine et sa demeure, une exploitation agricole, un temple, un monument public ? En tout cas, l'histoire nous apprend qu'à cette époque, de nombreuses exploitations agricoles sont créées, après défrichement, dans toute la région. Des villes sont aussi fondées avec de nombreux monuments publics. Béziers est l'une d'entre elles.

Troisième siècle : L'évangélisation

C'est vers 250 l'époque de l'évangélisation de notre région. Selon la légende, saint Aphrodise arrive d'Héliopolis en Egypte avec son chameau. Il fut le premier évêque de Béziers. L'empire romain n'acceptait pas la nouvelle religion chrétienne. Saint Aphrodise mourut martyr et fut décapité à Béziers. Saint Thibéry fut également martyrisé avec Modeste et Florence le 10 novembre 304 sur le site du village éponyme.          

En 313, les chrétiens sont autorisés à pratiquer leur religion par l'empereur Constantin et les persécutions cessent. C'est l'époque de construction des premières églises. Les fouilles de septembre 2011 ont permis de mettre à jour sous l'église actuelle un mur en calcaire et basalte de ces époques là, peut-être celui d'une église primitive...

Cinquième siècle : Les grandes invasions

D'abord les Vandales répandent la destruction et la mort vers 406. Puis les Wisigoths ne font que passer en 413-415 et fondent un royaume à Toulouse. Ils s'emparent de notre région en 462 par la prise de Narbonne et ménagent la population romaine en s'intégrant progressivement. Ce royaume wisigoth qui a pour capitale Toulouse prend fin en 507 par la victoire des Francs de Clovis sur le roi wisigoth Alaric II à Vouillé. Les Wisigoths sont chassés de Toulouse mais demeurent dans la bande littorale, donc dans le biterrois. Sidoine Apollinaire donne le nom de Septimanie aux sept évêchés de la province de Narbonne. Les Wisigoths transfèrent leur capitale de Toulouse à Barcelone puis à Tolède. Ils seront restés dans notre région environ deux cent cinquante ans. Aucun vestige de cette époque troublée n'est connu sur le territoire de Montblanc.

719 : L'invasion des sarrasins musulmans

En provenance d'Afrique, l'invasion musulmane submerge tout et met fin au royaume wisigoth de Tolède. Les sarrasins traversent la Septimanie et sont arrêtés à Poitiers par Charles Martel en 732. Narbonne et Béziers sont reprises par les Francs en 759. Les sarrasins seront restés dans nos contrées environ quarante ans. Ils refluent ensuite vers la péninsule ibérique en repassant les Pyrénées. Ils s'y installeront durablement jusqu'à la prise de Grenade en 1492.

759 : Les Carolingiens s'implantent

Le fils de Charles Martel, Pépin le Bref affermit le royaume carolingien dans notre région et Charlemagne, son fils, établit l'empire carolingien qui est maintenu et administré par l'institution de comtés, unités administratives du nouvel pouvoir. Notre contrée retrouve un peu la paix. L'abbaye de Gellone, aujourd'hui Saint Guilhem le désert, est fondée ainsi qu'une autre abbaye bénédictine à 4 km de Montblanc, à Saint Thibéry sur le tombeau du martyr local. Son fondateur se nomme Attilio, disciple et ami de saint Benoît d'Aniane, réformateur de l'ordre bénédictin.

814 : Sainte Eulalie, patronne du village

814, c'est l'année de la mort de Charlemagne. Des chrétiens persécutés par les sarrasins musulmans dans leur région de Mérida partent de chez eux et s'installent sur le site de Montblanc. Ils apportent avec eux leurs traditions, leurs dévotions parmi lesquelles le culte de sainte Eulalie, jeune chrétienne martyrisée sous l'empereur Dioclétien en 304 à Mérida. Ces chrétiens persécutés chez eux devaient être nombreux par rapport à la population autochtone décimée par toutes les invasions. Ils défrichent de nouvelles terres et donnent au site de notre village le nom de Sainte Eulalie qui est, depuis cette date, la patronne du village (fête liturgique le 10 décembre). Vers 881, est composée la Cantilène ou Séquence de sainte Eulalie, premier texte poétique connu en langue française.

1010 : Saint Pierre d'Erignan, paroisse à part entière

« In villa Iriniano, ecclesia sancti Petri cum terras et vineas » : l'église Saint Pierre d'Erignan est mentionnée dans une charte énumérant les biens dépendant de l'évêché de Béziers. En 1010, il y avait une église paroissiale sur l'emplacement actuel du château de Saint Pierre et donc, très certainement, une petite communauté formant un village. Cette église fut démolie lors des guerres de religion. Le ruisseau qui coule tout près du domaine actuel porte le nom de « ruisseau de Ligno », lien presque parfait et étymologie directe avec l'appellation Erignan.

Onzième siècle : L'église et  le château féodal

Les neuvième et dixième siècles se caractérisent dans notre région par l'affaissement total du pouvoir carolingien qui est incapable d'assurer la sécurité. Le pouvoir politique est aux mains de familles et de lignages qui essaient de regrouper plusieurs comtés pour fonder de véritables pouvoirs locaux. Les villes,  Béziers par exemple, se concentrent autour du pouvoir du comte ou de l'évêque : c'est une période d'émiettement du pouvoir. L'Etat n'existe pas et l'on se protège comme l'on peut.

Des razzias ravagent notre région. En provenance de la mer, d'abord car les sarrasins musulmans sont présents dans l'Espagne actuelle et écument les côtes de l'ouest de la Méditerranée. Là où il y a des montagnes, par exemple en Corse, des villages se construisent en altitude pour se protéger de ces razzias et de cette mer, d'où viennent la désolation et la mort. Les pillages et les violences proviennent aussi de l'est ou de l'ouest car chaque suzerain veut agrandir son domaine et entreprend des guerres de conquête.

Dans notre territoire où il n'y a pas de montagnes, des forteresses s'érigent un peu partout. Plusieurs églises et châteaux datent de cette époque : Maguelone, Vic la Gardiole, Agde, les Saintes Maries de la mer... Notre village voit donc s'élever, vers 1050, le premier château féodal (la tour au dessus de la médiathèque en est un vestige) et l'église attenante (nef et abside) qui sont des forteresses à but religieux mais aussi à but militaire : en cas d'invasions, toute la population a un lieu de refuge où elle peut prier en sécurité et se défendre derrière des murs crénelés.   

1153 - 1156 - 1179 : Les premières mentions de Montblanc

Le 27 avril 1153, le pape Eugène III, compagnon de saint Bernard, mentionne, dans une bulle,  l'église de Montblanc «  ecclesia de Tonga » comme faisant partie de l'évêché de Béziers.

En 1156, un contentieux s'élève entre l'évêché de Béziers et l'abbaye de Valmagne, l'église du village est alors appelée « Sancta Eulalia de Tonga ». Une délimitation entre les possessions de ces deux  entités et l'évêché d'Agde sera faite par la « pierre des Trois Seigneurs », longtemps située à la limite des trois seigneuries.                                      

Le 11 février 1179, une bulle du pape Alexandre III mentionne pour la première fois le nom de Montblanc  « ecclesia de Monte blanco ».

1206 - 1209 - 1226 : L'hérésie cathare

A partir de 1100 - 1150, se développe dans notre région le catharisme. L'Eglise catholique va essayer de juguler cette hérésie par des missions de prédication. C'est ainsi que Bernard de Clairvaux (saint Bernard) prêche à Albi en 1145, Dominique Guzman (saint Dominique) dans le biterrois et le toulousain en 1206. Et l'on sait qu'une controverse opposa, dans l'église de Servian, Dominique Guzman au seigneur Etienne de Servian qui était fervent cathare. Montblanc étant de la seigneurie de Servian, on peut supposer que nombreux étaient les cathares à Montblanc puisque leur seigneur était lui-même cathare.

La prédication de saint Dominique ne marche pas et ne convainc personne. Le pape Innocent III, après l'assassinat de son légat à Saint Gilles en 1208, autorise les chevaliers à « prendre la croix » contre les hérétiques. Montblanc voit alors passer sous ses murs cette croisade venant d'Ile de France et menée par Simon de Montfort le 21 juillet 1209, veille de la prise de Béziers. Après une deuxième croisade conduite par le roi Louis VIII en personne en 1226, le Languedoc ne résiste pas à l'armée royale.

12 avril 1229 : L'annexion au domaine royal

Par le traité de Paris (ou de Meaux) du 12 avril 1229, aux pieds des tours de

Notre-Dame de Paris, Raymond VII, comte de Toulouse, promet d'être fidèle au roi capétien. Une grande partie du Languedoc, dont Montblanc, devient domaine direct du roi de France. Cette annexion voyait triompher l'orthodoxie catholique. Elle eut une conséquence importante pour Montblanc : la construction d'une énorme tour-clocher de 34 mètres de haut par les hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem. La construction de ce monument attenant à l'église visait un triple but : but religieux (c'est le clocher de la paroisse catholique qui a vaincu l'hérésie), but militaire (du sommet, on voit arriver les assaillants), but politique (le roi de France est le nouveau suzerain). A la même époque, on inhuma un certain Bernard, premier curé connu de Montblanc. Une inscription tumulaire, en latin, toujours visible dans la nef de l'église, indique sa tombe.

Le Languedoc devint donc province royale, avec administration royale. Apparaissent des officiers royaux que sont les sénéchaux, les baillis... et le quartier où se tenaient les officiers royaux qui rendaient la justice prend le nom de « Las Cours ».

15 août 1533 : La visite de François Ier

En 1483, la seigneurie de Montblanc était aux mains de François Phébus, roi de Navarre, qui meurt à l'âge de seize ans. Sa soeur Catherine hérite de Montblanc et se marie avec Jean d'Albret. Ils eurent un fis, Henri qui épousa la soeur de François Ier, Marguerite d'Angoulême. Celle-ci cultiva avec grâce et élégance les arts et la littérature. Elle s'isolait dans ses propriétés et vint souvent à Montblanc. Elle abandonna le château féodal (le château-vieux) et fit construire un nouveau château, plus dans l'air du temps, à l'ouest de l'église (actuellement demeure privée). Ce château reçut François Ier, roi de France,  et toute sa cour le 15 août 1533. Il était venu rendre visite à sa soeur au retour d'un pèlerinage à Saint Sernin de Toulouse.  

1550 : La première mention des consuls

Afin de diminuer le pouvoir du seigneur local, les rois de France poussaient à la reconnaissance d'un pouvoir local issu de la communauté villageoise. Sous la République romaine, les consuls étaient les magistrats de la Cité qui détenaient le pouvoir et commandaient l'armée. Le Languedoc, pays de droit romain, imita les institutions des villes italiennes qui avaient souvent conservé cette institution. Toutes les villes du midi sont, au XIIème et XIIIème siècles des villes de consulat. Les consuls assuraient la direction et l'administration de la ville ou du village. Leur direction collégiale peut s'analyser comme un démembrement de l'autorité seigneuriale, autorité plus ou moins déléguée selon la personnalité des seigneurs en place.      Montblanc fut donc administrée pendant plusieurs siècles par le seigneur et deux consuls, ces derniers étant élus chaque année le 25 avril, jour de la saint Marc, par le Conseil général des habitants composé de tous les chefs de famille « ayant pot au feu et pignon sur rue ». Cette élection était acquise à la pluralité des voix. Après l'élection consignée par un greffier et proclamée par le bailli, les nouveaux consuls prêtaient serment devant ce même bailli « les mains mises sur les Saints Evangiles ».. Ils recevaient le cachet aux armes du roi, les clés des archives, du cachot, du coffre et des cinq portes du village. La salle ordinaire des réunions était située au deuxième étage du clocher ou dans une des salles de la maison claustrale c'est à dire le presbytère. La première mention des consuls à Montblanc date de 1550 et nous connaissons leurs noms de 1601 à 1789.

1562 : Les guerres de religion

Les Calvinistes pillèrent l'église en 1562, puis détruisirent l'église Saint Pierre d'Erignan et la chapelle Saint Martin de Fenouilllet. Cette dernière était située entre Montblanc et Saint Thibéry sur le tènement du même nom. Les quelques pierres qui restaient purent être récupérées par les catholiques de l'époque et servirent à fermer le porche situé sous le clocher de l'église, porche qui devint, à partir de cette date, une chapelle dédiée à à saint Martin.

8 mars 1605 : La visite pastorale de Jean IV de Bonsi, évêque de Béziers

Des évêques d'origine florentine ont occupé le siège de Béziers. Parmi eux, Jean de Bonsi voulut réparer les dégats des guerres de religion et visita Montblanc le 8 mars 1605. L'évêque ordonna que les pressoirs qui étaient dans l'église en soient sortis. Il rappella à tous les paroissiens les obligations liturgiques, ordonna plusieurs réparations à l'église et donna ordre de mettre en service un registre des baptêmes, mariages et enterrements. Ce registre, effectif jusqu'à la mise en place de l'état civil, nous est parvenu. Il est conservé aux Archives départementales.

1610 : Le creusement du canal et la construction de la Fontaine Vieille

En 1610, les consuls qui étaient Gaspard Pastre et François Caussat  dévièrent une source qui coulait à trois cents mètres au sud des murs du village (vers l'actuelle rue Marcellin Albert). Ils construisirent « un canal de fontaine » pour amener gravitairement cette eau au plus près des murs de l'agglomération. Ce conduit souterrain existe toujours et canalise l'eau vers le bassin de réception qu'est la Fontaine vieille. Ce canal passe sous les maisons des quartiers sud-est du village et donne une eau toujours vive et fraiche, même en été. Cette nouvelle fontaine a été  réaménagée en 1666 - 1667 et fut à l'origine du premier quartier construit hors les murs car on était évidemment au plus près de la source (actuellement rue de la fontaine vieille, rue Victor Hugo, rue Nationale). Par la suite, on construisit, dans le prolongement de cette fontaine, un abreuvoir pour les troupeaux, nombreux aux XVIIIème et XIXème siècles.

De la même époque, date la construction du four banal qui remplaça un four plus ancien. Il a été  donné en régie à partir de 1618, abandonné en 1790, remis en fonction à partir du 27 février 1814 .

9 août 1629 : La peste à Montblanc

Depuis 1348 et la Grande Peste, cette épidémie fut souvent présente à Montblanc. En 1629, une forte poussée de cette maladie fit de nombreuses victimes dont Henri de Thézan décédé le 9 août 1629 à l'âge de vingt-trois ans. La maison de Thézan était propriétaire de la seigneurie de Montblanc. La litre funéraire, bandeau de peinture noire visible tout autour de l'intérieur de l'église, est peut-être le témoignage de la douleur et du deuil des montblanais face à la mort de ce jeune homme, leur seigneur.

14 octobre 1663 : L'édification de la maison consulaire

Le 14 octobre 1663, le Conseil général des habitants autorise les consuls qui étaient,cette année là, Sébastien Gasc et Guillaume Dijous, à construire une Maison de Ville (ou Maison Consulaire) et un local de boucherie à l'emplacement où se trouvaient les pressoirs vinaires c'est à dire « à l'avant du mur du château-vieux ». Cette maison de Ville fut construite à partir du 10 février 1664. Elle s'ouvrait sur la rue par trois grands arceaux de pierre que l'on peut apercevoir aujourd'hui. Le rez-de-chaussée était entouré à l'intérieur de sièges en pierre et a servi jusqu'à la Révolution de marché couvert. La salle du premier étage fut destinée aux réunions des consuls et du Conseil général des habitants. Le pilier qui soutient l'angle de la Maison de Ville est, selon la tradition, l'emplacement du pilori où étaient exposés les délinquants. Pendant plus de cent trente ans, cette Maison de Ville fut la Maison Consulaire c'est à dire le centre administratif pour tout ce qui concernait la vie quotidienne des habitants de Montblanc. L'immeuble aujourd'hui rénové est donc le témoin d'une vie municipale qui trouve ses origines dans le droit romain.

9 avril 1724 : L'établissement de la confrérie des pèlerins

Les confréries étaient des sortes de mutuelles où l'on s'entraidaient et où l'on se prétait main forte dans les coups durs de la vie. Elles permettaient aux confrères de se retrouver pour prier leur saint patron avec dévotion. Chacune avait sa chapelle dans l'église, chacune avait sa cloche que l'on sonnait pour les évènements heureux ou malheureux de la confrérie. De très nombreuses confréries virent le jour tout au long de l'histoire de Montblanc :

  •  La confrérie de sainte Eulalie : la plus ancienne... qui fut revigorée en 1605 lors de la visite pastorale de l'évêque de Béziers. Elle fut obligée de vendre tous ses biens le 16 mai 1794.
  •  La confrérie de Notre-Seigneur qui était située dans la chapelle sud de l'église où la clef de voute porte encore l'image du Christ.
  •  La confrérie du Saint-Sacrement qui existait en 1605.
  •  La confrérie du Rosaire fondée le 9 août 1648, abolie à la Révolution et rétablie le 21 mars 1809.
  •  La confrérie des Pénitents dont la fête était célébrée le dimanche de Pentecôte. Le campanile situé sur l'abside portait la cloche de cette confrérie. Elle fut agrégée à la confrérie des pèlerins en 1803.
  •  La confrérie de la Charité chargée de visiter les malades qui comptait soixante douze membres en 1790.
  •  La confrérie des Pèlerins fondée le 9 avril 1724 dont le registre existe toujours et qui nous apprend qu'il fallait aller en pèlerinage à Saint Jacques de Compostelle pour en faire partie. Les confrères accompagnaient en procession le pèlerin qui partait vers Saint Jacques jusqu'à une croix située hors du village, l'actuelle croix des pèlerins.

1748 : La suppression du cimetière situé autour de l'église

Mgr de Bausset de Roquefort, évêque de Béziers, supprima le cimetière situé depuis temps immémorial autour de l'église. Il fit établir une croix actuellement située devant la sacristie. Ce calvaire rappelle la sépulture de tous les montblanais qui, pendant des siècles, furent inhumés là. Il fut réparé en 1826, année d'un jubilé... ce qui lui donna le nom qu'elle porte toujours, la croix du Jubilé.

  Le nouveau cimetière situé à l'actuel fronton fut en fonction jusqu'en 1882. Puis, par l'acquisition de parcelles situées hors du village, le cimetière fut implanté là où il se trouve actuellement.

14 juillet 1790 : La fête de la Fédération sur la place du Jeu de Ballon

Louis Guibert, curé de Montblanc, célébra la messe sur la place du Jeu de Ballon (aujourd'hui la place du jeu de Paume) où un autel avait été dressé par la municipalité. A la fin de l'office et avant le Te Deum, tous les élus et fonctionnaires municipaux prêtèrent serment à la Constitution. Le 30 janvier 1791, le même curé prêta serment à la Constitution civile du clergé. Montblanc comptait alors 938 habitants. Le 18 octobre 1793, deux cloches sur trois furent descendues du clocher pour être fondues.

1791 : La commune de Coussergues est intégrée à Montblanc

 Depuis 1495, la baronnie de Coussergues appartient à la famille de Sarret. Coussergues était alors paroisse sous le patronage de saint Martin et dépendait de l'évêché d'Agde. En 1790, Coussergues fut commune, pas pour longtemps. L'année suivante, en 1791, Coussergues fut rattachée à Montblanc avec toutes ses dépendances : Castelfort, Montmarin, Saint Jean de la cavalerie. Le territoire de Montblanc doubla ainsi de superficie.

Du 7 mai 1794 au 13 juin 1795, l'affectation de l'église au culte de la Raison

Le 7 mai 1794, les révolutionnaires montblanais détruisirent les bénitiers, les fonts baptismaux, les autels des chapelles. Seuls furent conservés le maître-autel pour servir d'autel de la patrie, et la chaire à prêcher pour servir de tribune aux harangues. Le 18 juin 1794, tous les vases sacrés et objets du culte furent vendus à l'Hôtel des Monnaies. En fait, aucun culte païen ne fut tenu dans l'église qui rouvrit au culte catholique le 13 juin 1795.

4 février 1814 : Le pape Pie VII s'arrête au carrefour de la Roque

Après avoir été prisonnier de Napoléon, le pape Pie VII en route vers Rome s'arrêta à La Roque. Le chef de l'église catholique bénit les populations de Montblanc et de Servian et le pape accorda une indulgence plénière pour la fête de sainte Eulalie, patronne de la paroisse.

De 1851 à 1870, l'ancien vicaire du Saint Curé d'Ars devient curé de Montblanc

Alexis Tailhades, originaire de Saint Pons de Thomières, fut nommé curé de Montblanc durant l'été 1851. En 1839, il fut vicaire de Jean-Marie Vianney, curé d'Ars dans les Dombes. L'abbé Tailhades témoigna au procès de canonisation du futur saint et toutes les biographies du saint curé d'Ars relatent les écrits et la déposition de l'abbé Tailhades. Ce dernier demeura curé de Montblanc jusqu'en 1870. Il établit la confrérie de saint Roch, conçut le projet de construire une chapelle à la Sainte Vierge tout en haut de l'actuelle avenue de paix. Ce projet ne vit jamais le jour. L'abbé Tailhades laissa un grand souvenir dans le village.                   

Depuis l'avènement du Second Empire en 1851 et de la Troisième République en 1871, les évènements de l'époque moderne s'enchaînent et voient la commune de Montblanc totalement intégrée à l'Histoire de France...

 Ce sont des évènements en lien avec l'histoire nationale :

  • Opposition au coup d'état de Louis-Napoléon Bonaparte en 1851 qui vit plusieurs condamnations de républicains montblanais,
  • Séparation des églises et de l'Etat en 1905 avec son cortège de procès devant le juge de paix de Servian, 
  • Première guerre mondiale de 1914 à 1918 avec les jeunes montblanais qui tombent sur les fronts de l'Est et du Nord. Le Monument aux Morts est édifié en 1922, 
  • Occupation allemande du 11 novembre 1942 jusqu'à la Libération le 22 août 1944 avec la présence de nombreux soldats allemands dans le village qui montaient la garde et surveillaient tout du haut du clocher,
  • Essor du tourisme à compter de 1965, 
  • Ouverture de l'autoroute A 9 en 1975 et de l'autoroute A 75 en 2010....

                      Ce sont aussi des moments propres à notre village et à notre région :

  • Construction des châteaux de l'« aramonie » sous la IIIème République que sont le château de Saint Pierre par la famille de Grasset, le château de Montmarin par la famille de Sarret,
  • Crise du phylloxéra qui vit le changement de tous les plants de vigne
  • Installation du réseau d'eau potable à partir de 1900,
  • Inondations catastrophiques des 12 et 26 septembre 1907 constatées à Montblanc par la visite du président de la République, Armand Fallières le 30 septembre,
  • Révolte des « Gueux » en 1907 qui eut pour conséquence la déportation à Gafsa, en Tunisie, de plusieurs jeunes montblanais qui avaient participé à la rébellion du 17ème de ligne,
  • Mandats municipaux d'Edouard Barthe de 1925 à 1949. On l'a surnommé « le pape du vin »; il fut successivement député, sénateur, questeur, 
  • Visite d'Albert Lebrun, président de la République, venu inaugurer la cave coopérative le 2 juillet 1939,
  • Extension du village par la création et l'aménagement de lotissements à partir de 1965, sous les mandats d'Emilien SOULIE.
  • Création d'un quartier d'entreprises dés 1989.

 

                        Montblanc compte  2 850 habitants aujourd'hui...

 

                        L'histoire continue ... mais ceci est une autre histoire.

 

 

 

                                                                                                                                       Guy Carayon